Des oiseaux sensibles au stress de leur partenaire, des rats qui sauvent leurs congénères de la noyade…
La faculté de ressentir les émotions d’autrui, longtemps attribuée uniquement à l’homme, est en réalité partagée par bien des espèces.
Dans un couple soudé de diamants mandarins, ( voir photo oiseaux ) la femelle qui détecte un stress chez son partenaire l’éprouve à son tour.
En revanche, l’angoisse ressentie par un mâle étranger n’a aucune chance de l’affecter.
Chez le rat, les femelles font davantage preuve d’empathie que les mâles
Étudier l’empathie chez les animaux domestiques n’est cependant pas une mince affaire. Par quelles manifestations physiologiques, quels comportements s’exprime-t-elle ? « Nous n’en sommes encore qu’au tout début des connaissances, sachant qu’on a longtemps cru que cette qualité était réservée aux humains », souligne Claude Paolino, zoo-psychiatre dans le Var. Animaux de laboratoire types, les rats ont toutefois fait l’objet de nombreuses recherches sur leurs capacités d’entraide.
Les poissons sont ainsi dotés d’une des formes les plus primitives de l’empathie, qui se manifeste par l’imitation et la synchronisation des comportements. Ce qui assure une protection contre les prédateurs. Un poisson ressent un danger… et c’est tout le banc qui fuit ! Une stratégie de défense également observée chez les chevaux. En cas de menace, il suffit qu’un individu détale pour que sa réaction se propage immédiatement au groupe. Ce comportement relève plus précisément de la « contagion émotionnelle » qui consiste, selon les mots du neurologue Jean Decety, professeur à l’université de Chicago (États-Unis), en un « transfert d’émotion d’un individu à l’autre ». Il permet au banc ou au troupeau d’apprendre de quelques-uns de ses membres qu’une situation est sûre ou dangereuse sans avoir à l’expérimenter directement
L’un des critères d’évaluation du bien-être animal dans les élevages est d’ailleurs la transmission d’émotions positives. C’est ce qu’Inonge Reimert, chercheuse en neurosciences à l’université Wageningen aux Pays-Bas, a étudié depuis 2010 pour les porcs, à travers diverses expériences. Des paires de cochons ont ainsi été soumises soit à un traitement positif – enclos avec litière de tourbe et paille ainsi que friandises (raisins secs, chocolat) -, soit à un traitement négatif d’isolement social. Puis les binômes ont été conduits dans une salle de test où les retrouvaient d’autres porcs, dits naïfs. Les chercheurs ont alors observé que les animaux bien soignés jouaient et remuaient la queue, tandis que ceux qui avaient été négligés étaient en alerte, urinaient et déféquaient plus fréquemment. Il est également apparu que leurs comportements affectaient leurs congénères naïfs par contagion émotionnelle. Et dans le cas du traitement négatif – qui impactait plus fortement les autres cochons -, l’effet de stress se prolongeait après la fin de l’expérience. De quoi s’interroger sur les pratiques d’élevage qui concentrent dans de mêmes enclos un très grand nombre d’animaux en souffrance.
Étudier l’empathie chez les animaux domestiques n’est cependant pas une mince affaire. Par quelles manifestations physiologiques, quels comportements s’exprime-t-elle ? « Nous n’en sommes encore qu’au tout début des connaissances, sachant qu’on a longtemps cru que cette qualité était réservée aux humains », souligne Claude Paolino, zoo-psychiatre dans le Var. Animaux de laboratoire types, les rats ont toutefois fait l’objet de nombreuses recherches sur leurs capacités d’entraide.
Alors, Preuve est faite que l’empathie touche tout le règne animal, dont l’humain fait évidemment partie !